On tient le coup, on veut garder la tête haute, on ne se plaint pas, mais le contre-coup est là….

Est-ce que tu connais cette sensation de fatigue dès le matin ? L’impression que tu portes un poids incommensurable sur tes épaules ? Marcher vers ton travail c’est comme si tu escaladais le Mont-Blanc (non je n’irais pas jusqu’à dire l’Everest).

Puis, en arrivant au boulot, tu ressens comme une impression d’étouffement, une pression, presque une suffocation.

Pourtant, j’aime mon boulot, j’y suis bien entourée, je n’y vais pas à reculons d’habitude.

Mais, là, j’ai l’impression que tout est difficile à entreprendre, qu’aller travailler me coûte, j’ai juste envie de ne penser à rien et laisser aller le temps, comme si en attendant sans rien faire tout se fera sans moi, et je pourrai reprendre le cours de ma vie ensuite.

Tout ?

Tout ce sont les papiers administratifs, la pile de courriers, de formulaires qui m’attendent chaque soir sur ma table et que je n’arrive même plus à feuilleter.

Ces papiers ?

C’est le dossier de succession de ma maman, les actes de décès, ses comptes bancaires, ses assurances. J’avais pourtant bien démarré les premiers jours, j’étais fière de moi en fait : j’avais réagi rapidement pour les funérailles, j’avais été très soigneuse en commençant toutes les formalités en temps et en heures, en classant correctement les dossiers (ce que je ne sais pas faire au jour le jour pour mes papiers personnels).

Et puis, au fur et à mesure, j’ai un peu perdu pied. J’ai abandonné.

Il a fallu aussi commencer à trier les affaires de maman dans son appartement, toucher ce qu’elle avait touché, plier ce qu’elle avait porté. Je n’ai pas eu le courage encore de défaire son lit…

Je ne pleure jamais, je ne m’en donne pas le droit. Il faut que je sois forte comme l’était maman.

Pourtant, là, en écrivant ces mots, je m’autorise à être faible, à dire, à raconter les difficultés et la tristesse, et les larmes coulent enfin.

C’est peut-être ce qu’il faut, lâcher prise, laisser les émotions m’envahir, fissurer cette carapace qui m’emprisonne.

comment-lacher-prise

Il peut paraître étrange de se confier sur le net et ainsi transmettre ses pensées à des inconnus, mais depuis quelques années , c’est internet qui m’a permise d’être plus forte malgré toutes les maladies et les deuils qui sont tombés sur ma famille. Je suis entourée, j’ai de la famille qui me soutiennent, mais je n’aime pas leur montrer ma faiblesse.

Mes blogs sont comme ma soupape de sécurité. J’y raconte la plupart du temps les côtés positifs de ma vie et il y en a beaucoup, mais je me permets aussi de déverser mes pensées négatives afin qu’elle puisse sortir de ma tête, de mon cœur et que je puisse continuer à tenir le coup, garder la tête haute et ne pas me plaindre dans la vie quotidienne.

a-ecrire

Merci à vous de me lire. <3

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23 commentaire

  1. Je suis passée par là (et n’en suis pas encore sortie tout à fait). C’est ce que j’ai ressenti et ressens encore, la lassitude….
    mon plus récent post : http://www.niftyfifty-and-the-city.com/un-an/
    Ecrire, ça fait du bien! Il faut continuer…

    1. Merci pour tes encouragements. 🙂
      Je vais filer faire un tour sur ton blog :).

  2. pensées pour vous …..et bon courage, je ne suis pas dans cette situation mais que ce doit être dur à vivre, si l’écrire peut alléger un peu, alors il faut absolument le faire….
    bises

  3. Comme je vous comprends… continuez d’écrire: écrire c’est « hurler » en silence… sa peine, sa joie, ses besoins, ses envies…COURAGE, vous êtes du bon côté…

  4. Etant fille unique et voyant les années passer et mes parents vieillir, tes mots font échos en moi… je sais q’un jour ce sera mon tour… Et ce jour-là, je ne sais pas comment je ferai pour tenir debout, rester forte, faire ce qu’on attend de moi… Il n’y a pas d’âge pour ressentir toute cette tristesse et être submergée par elle… malheureusement… Je t’envoie plein de courage et de gros bisous

  5. Moi c’est pour ma grand-mère que j’ai ressenti cela; l’impression d’être dédoublée, terrassée de chagrin au delà de ce qui peut se dire. Tout ce que tu ressens est l’expression de ta peine et d’un trop plein de tout. Car quiconque a vécu ces moments sait combien c’est douloureux, solitaire et que la dépression n’est pas loin car on perd le goût de tout , de soi, des autres parfois parce qu’on ne trouve plus sa place. Le sens de la vie est profondément changé voir plus rien ne sera comme avant. Je n’ai jamais fait mon deuil de ma mamie, je vis sans elle de mon mieux, j’ai mis des années à pouvoir me réinscrire en tant que femme , je vais mieux mais ce n’est plus pareil. Que faire? ne pas attendre si tu ressens le goût de rien pour en parler au médecin, je ne l’ai pas fait et j’ai plongé. Accepter tes émotions pour ne pas avoir en plus à te juger . Te préserver des obligations qui rajouteraient à ta lassitude. Offrir ta peine en aidant les autres en conscience car autant en faire quelque chose. Prendre soin de toi et de la vie qui s’offre à toi. J’habite en Haute-Savoie et j’ai le Mont Blanc sous les yeux c’est haut , c’est sûr alors je le regarde et je me contente de faire de la moyenne montagne. Fais comme tu peux ce sera déjà beaucoup.

  6. J’ai vécu cela, comme beaucoup … Merci d’avoir matérialisé cette douleur par des mots justes et profonds.

  7. Merci, voilà des mots très doux à lire.

  8. Nous avons lu les mots que vous n’arrivez pas à prononcer. Si l’écriture et le partage sur le net vous aident à passer ce moment difficile, alors le blog aura réussi une belle chose. Continuez à écrire et nous vous lirons

  9. Parfois, on se crée facilement une carapace mais pour ne pas être « faible » mais un jour elle craque et nous libère du poids qu’on s’inflige. Oui, les mots libèrent un peu. Je pense que c’est sain d’exprimer la douleur même si ce n’est vraiment pas évident à admettre…Courage

    1. Je suis certaine en effet qu’il est plus sain d’exprimer sa douleur plutôt que de la garder au fond de soi, mais il n’est pas facile de trouver quelqu’un pour dire cette détresse, on peut gêner la personne, la choquer, la rendre triste. Je crois que c’est pour cela aussi que je préfère écrire.
      Merci pour ton passage.

  10. Pas facile ! Il faut du temps. Je te comprends. Je t’envoie un peu de courage .

    1. Merci, oui il parait que le temps arrange les choses.

  11. Est-ce une faiblesse d’écrire ainsi, je ne crois pas,
    ça t’aide à puiser des forces et à avancer

  12. Si tu peux te faire aider, ce sera plus facile. Et si tu as la possibilité de conserver une partie de ces affaires, ne serait-ce que qq temps, la transition sera plus douce. C’est idiot mais je vais seulement donner les vêtements de ma mère qui est décédée depuis plusieurs années. A vrai dire, je n’arrivais pas à m’en défaire. Les premières années sont les plus difficiles, il faut du temps pour apprendre à vivre sans sa mère. Fais les choses une par une dans l’ordre, un peu chaque jour.
    Je t’embrasse fort et je te serre fort dans mes bras, fût-ce de façon virtuelle, je connais tellement bien ce que tu vis.

    1. Cela me fait du bien ce que tu me dis là… je me dis qu’en fait, je suis tout à fait normale d’etre dans cet état là. On a du mal à savoir ce qu’est la normalité dans le deuil, à quel moment on doit se dire attention, ne sombre pas dans la déprime, à quel moment on peut se dire : non , c’est normal, tout le monde passe par là lors du décès d’un être cher.
      Merci pour tes mots.

  13. Ton témoignage est très touchant. Notre génération à du mal à accepter que l’on peut avoir des moments de faiblesse. Chacun trouvera le palliatif qui lui fera le plus de bien, pour certains c’est le sport, la musique, le dessin. Si pour toi l’écriture est un moyen de partager ta peine avec nous autres, les « inconnues » derrière notre écran, et bien je me dis que ça vaut la peine de lire tous ces articles. On se sent utile. Courage à toi dans ces moments de deuil !

    1. Bonsoir Misspoucinette, penses tu vraiment que le fait de ne pas accepter de se montrer faible est un signe de notre génération? Je ne sais pas bien.
      Le net est un échange, échange d’expériences, de mots, d’émotions.
      Merci.

  14. Ton post est étonnant de vérité; tu décris si bien tout ce qui se passe quand un être cher nous quitte.
    Laisser ses larmes se déverser fait du bien. Et puis cela permet de reprendre ensuite le dessus.

    Courage dans tous ces moments si douloureux et particuliers de notre existence et chacun d’entre nous aura à rencontrer

    Bises

    1. bonjour Gren, cela fait longtemps que je ne t’avais pas lu.
      Oui, tout le monde connait ou connaitra ce genre de tristesse, mais je pense que l’on ne s’y prépare pas assez.

  15. Ton billet m’a donné les larmes aux yeux… Je crois que ce n’est pas une marque de faiblesse que de se laisser aller aux larmes quand on a un gros chagrin. Les larmes font du bien, permettent de libérer la pression, soulagent les angoisses. On ne peut pas toujours tout porter sans broncher ! Je te souhaite beaucoup de courage pour affronter cette nouvelle épreuve ! Pensées affectueuses.

    1. Merci pour ton petit mot. Non, ce n’est pas une marque de faiblesse, mais cela gêne les gens, gêne l’entourage ou cela leur fait de la peine.

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